dimanche 2 décembre 2007

Réponse à l'article de rue 89 sur les élections russes

Cet article publié sur rue 89 doit être analysé sur deux axes. D'abord quelques éléments positifs: Effectivement l'opposition est désorganisé, peu crédible et fondamentalement minoritaire dans l'opinion. Cet article à au moins l'intérêt de dire que Poutine à effectivement le soutien de l'opinion. Néanmoins on retombe vite dans la vision franco-française de la Russie en donnant des gages de légitimité démocratique à l'opposition en les présentant comme les représentants de la pensée unique européenne. Nous ne pensons pas que le peuple russe soit composé de moutons. Poutine a effectivement le soutien de la population pour différentes raison: réussite de sa politique économique, hausse du pouvoir d'achat, amélioration des conditions de vie, politique internationale qui redonne à la Russie sa véritable place. Si les gens votent pour Poutine ce n'est pas par manque de démocratie mais c'est par volonté. Les opposants ne sont pas des alternatives, ils ne sont pas plus démocrate, mais ils passent mieux dans les médias occidentaux, c'est cela qui fait qu'en France nous avons l'image d'un pays où règne l'arbitraire. Cette image est fondamentalement fausse et fait insulte au peuple russe.
Les russes ne sont pas des moutons il votent pour la personne et le parti le plus a même de répondre a leur préoccupations

L'article en question:

Russie: pour qui voter quand on n'aime pas Poutine?

Voter pour "un petit parti qu'on ne méprise pas", ou "voter avec ses pieds"... Tel semble être le choix offert aux (quelques) électeurs russes qui n'ont pas envie de participer à des élections législatives transformées en plébiscite par Vladimir Poutine.

Un échange entre internautes sur un blog russe (traduit par Global Voices Online) résume le dilemme des électeurs russes à la veille du scrutin de ce dimanche. L'un d'eux, Tvoron, évoque une affichette manuscrite vue sur un arrêt de bus, appelant à inscrire une insulte "en trois lettres" sur le bulletin de vote, histoire de montrer son rejet de tous les partis en présence.

Odalizka lui répond: "Je suis d'accord avec cette proposition. C'est ce que je ferai, si je me décide d'aller voter"...

Jarud_BraOn objecte: "Vous rendez vous compte que plus il y a de bulletins nuls, plus il y aura de sièges au parti Russie Unie" (de Poutine, ndlr).

Odalizka réplique: "Même si c'était le cas, que proposez-vous? D'aller voter pour Iabloko (le parti de Gregory Yavlinsky)? Pour être honnête, je n'irai pas voter du tout, je laisserai cette farce, dont les résultats sont connus d'avance, se dérouler sans moi. La Russie Unie aura ce qu'elle veut de toutes les façons."

Jarud_BraOn: "(...)Je propose de voter pour tout parti qui a la possibilité de passer la barre (des 7% nécessaires pour avoir des élus, ndlr). Et si possible ceux qui arriveront deuxième ou troisième. Ils sont tous mauvais, mais le seul moyen de protester est de voter pour eux.

Je suppose que je voterai pour les légumes (le parti communiste, ndlr), même si, il y a quelques années, je m'en serai voulu à mort"...

Odalizka: "Merci jeune homme, mais je ne lisais pas (les copies en samizdat, clandestines, ndlr) Alexandre Soljenitsyne ou Joseph Brodsky pendant la nuit quand j'étais jeune pour voter pour les communistes maintenant que j'ai 37 ans. Hors de question."

Cet échange est représentatif d'une frange marginale de l'électorat qui ne cède pas aux sirènes autoritaires de Vladimir Poutine: ce dernier appelle les électeurs à lui donner un "chèque en blanc", comme l'explique bien la correspondante de Libération à Moscou, Lorraine Millot. Poutine sera contraint de laisser la place de Président de la République en mars prochain, après les prochaines élections, mais a organisé sa succession de telle manière à conserver, quoi qu'il arrive, le vrai pouvoir. "Il part pour mieux rester", dit l'homme de la rue à Moscou, cité par Marie Jego dans Le Monde.

Ce scénario se déroule avec l'accord et le soutien, actif ou passif, d'une majorité de la population nourrie de société de consommation pour partie, de nationalisme exacerbé pour l'autre. Le tout doublé de l'accusation de "trahison" lancée ces derniers jours contre les opposants démocrates qui, comme l'ancien champion d'échec Gary Kasparov, osent s'opposer au maître du Kremlin. Pour ces derniers, les élections de dimanche ne sont qu'une étape, un mauvais moment à passer...

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